La
perpétuation de l’« état d’urgence » – « état d’exception », en vérité[1] – ne
masque plus les asservissements ultralibéraux, les violences maffieuses ou d’État et la corruption systémiques qui attisent la dialectique apocalyptique
de la guerre civile mondiale et de la dictature globalisée.
Front populaire - 1936 - DR
Nous ne
sommes pas de ces aveuglés ou somnambules, asservis volontaires ou cyniques,
qui nient encore l’effondrement qui menace notre monde. La perpétuation de l’« état
d’urgence » – « état d’exception », en vérité[1] – ne masque plus les
asservissements ultralibéraux, les violences maffieuses ou d’État et la
corruption systémiques qui attisent la dialectique apocalyptique de la guerre
civile mondiale et de la dictature globalisée. La propagande spectaculaire a
épuisé de même sa capacité à nous bercer de l’illusion que les crashs du climat
et de la biodiversité, ainsi que l’épuisement des ressources naturelles sont
enfin sous contrôle de conventions internationales. Enfin, les rituels des
élections oligarchiques ont atteint partout le seuil d’absurdité à partir
duquel les citoyens authentiques entrent en désobéissance civile, voire en
résistance.
Tous ces
verrous posés, les uns après les autres, sur l’État de droit, la démocratie, la
raison, la vérité et la fraternité ne font que précipiter la faillite de la
démocratie[2], l’effondrement du monde et
l’obsolescence de l’humanité[3].
« Apocalypse ! »,
donc. Le mot peut sembler excessif, il est pourtant, avec
« catastrophe », « chaos », « basculement » ou
« effondrement », d’un usage désormais courant en géostratégie, en
économie politique, en droit international, en prospective environnementale et,
bien sûr, en sciences humaines comme en philosophie. Il suffit, pour s’en
convaincre – et sortir de l’aveuglement –, de se tourner vers tant
d’œuvres actuelles[4].
Mais
« apocalypse », du grec ἀποκάλυψις (apokalupsis), signifie aussi
« dévoilement », « révélation », bien mieux que
« catastrophe ».
Car, n’étant
certes pas somnambules, nous sommes pour autant de ces résistants, chaque jour
plus nombreux sous tous les cieux, qui espèrent et agissent pour la réparation
du monde.
« Alors, que
faire ? » Telle est, plus que jamais, la question.
« Eh bien, faire ! » Telle est la réponse. A l’âge de fer d’une « fin de l’Histoire » postulée par une oligarchie prédatrice et nihiliste qui imagine son Empire à l’abri du chaos, son hyper-richesse à l’abri de l’effondrement systémique, nous répondons déjà par l’âge du faire, par le « demain » – déjà d’aujourd’hui – de l’action civique quotidienne et par la Transition.
« Eh bien, faire ! » Telle est la réponse. A l’âge de fer d’une « fin de l’Histoire » postulée par une oligarchie prédatrice et nihiliste qui imagine son Empire à l’abri du chaos, son hyper-richesse à l’abri de l’effondrement systémique, nous répondons déjà par l’âge du faire, par le « demain » – déjà d’aujourd’hui – de l’action civique quotidienne et par la Transition.
La défense
des communs est d’ores et déjà ressuscitée, en France, comme sous
beaucoup d’autres cieux. Mouvements citoyens et collectifs plus ou moins «
alternatifs », coopératives de production équitable et de consommaction,
associations écologiques et solidaires, expériences de plus en plus larges d’un
communalisme démocratique, société collaborative, buen vivir et convivialisme
international, agroécologie, habitat commun, autonomies énergétiques et
alimentaires, monnaies locales, santé participative… : autant de « révolutions
tranquilles »[5] qui refondent la souveraineté des
peuples et qui échappent au contrôle paranoïaque, mais de plus en plus virtuel,
des oligarques.
En
conclusion de son dernier livre, Vérités d’hier, Résistances d’aujourd’hui,
Stéphane Hessel indiquait que l’écologie était devenue le « nouveau
combat », nous invitant tous à nous attaquer, entre autres, « aux
problèmes fondamentaux de la Terre et de la dégradation de notre
biosphère »[6]. Mais il n’a jamais cessé aussi
d’appeler à l’accueil des étrangers, au progrès social, à la solidarité
économique, à la démocratie et à la non-violence… Les lignes de fond de la
réparation du monde étaient ainsi clairement tracées. Des lignes de fond
éthiques et politiques partagées par tous ses anciens camarades, vétérans les
plus célèbres de la Résistance.
Ainsi,
rassemblant en une seule gerbe différentes traditions de philosophie politique,
les deux amis Stéphane Hessel et Edgar Morin nous entraînaient ensemble, dès
2011, sur le « chemin de l’espérance », en nous promettant « la régénération »
de la société (Stéphane Hessel et Edgar Morin, Le Chemin de l’espérance,
Fayard, 2011). Rassurant leurs lecteurs sur le fait qu’ils n’ambitionnaient pas
de fonder un nouveau parti, ils proposaient de nourrir une régénérescence de la
politique à partir des sources de la tradition progressiste : « La
source libertaire, qui se concentre sur la liberté des individus ; la source
socialiste, qui se concentre sur l’amélioration de la société ; la source
communiste, qui se concentre sur la fraternité communautaire. » Ils y
ajoutaient « la source écologique, qui nous restitue notre lien et notre
interdépendance avec la nature et plus profondément notre Terre mère ».
Dans le même élan prophétique, en 2002, Edgar Morin plaidait encore « pour
une politique de civilisation », en « refusant la régression, en
résistant à la mort, en œuvrant pour la métamorphose » (Edgar Morin, Pour
une politique de civilisation, Arléa, 2002, et La Voie. Pour l'avenir de
l'humanité, Fayard, 2011).
Cette
proposition d’une « politique de civilisation » a rencontré
l’aspiration de nombreux universitaires, philosophes, sociologues,
anthropologues, économistes, qui se sont fédérés ces dernières années sous la
bannière du convivialisme (Marc Humbert, Vers une civilisation
de convivialité, Goater, 2013. Lire également Alain Caillé, Marc Humbert,
Serge Latouche, Patrick Viveret, De la convivialité. Dialogues sur la
société conviviale à venir, La Découverte, 2011. Et Alain Caillé, Pour
un manifeste du convivialisme, Le Bord de l’eau, 2011 ; Collectif, Manifeste
convivialiste, Le Bord de l’eau, 2013 ; Alain Caillé, Le
Convivialisme en dix questions, Le Bord de l’eau, coll. « La
Bibliothèque du Mauss », 2015... Site Internet : www.lesconvivialistes.org,
hébergeant, entre autres, un « abrégé » du Manifeste convivialiste).
Quelles sont
ces grandes lignes selon lesquelles une « résistance d’aujourd’hui »
s’exprime de plus en plus massivement[7] ?
Premièrement,
la remontée des nationalismes, les fermetures de frontières, les exaspérations
xénophobes, communautaristes et fondamentalistes nous obligent à affirmer la
nécessité première d’un cosmopolitisme renouvelé, fondé sur une idée
universaliste de l’homme, et sur le constat lucide qu’un Nouveau Monde est né,
un « village planétaire » où l’humanité se vit et se comprend
désormais comme une et indivisible, chacun devant bénéficier des mêmes droits
et aspirant, quelles que soient les cultures particulières, à la dignité[8].
Deuxièmement,
en ces décennies où le réchauffement du climat et la multiplication des
catastrophes naturelles sont patents, nous devons mettre l’écologie au cœur de
nos vies quotidiennes sans attendre une conversion de l’action publique
internationale.
Troisièmement,
ces deux premières révolutions ne pourront être réalisées qu’à la condition
qu’une transition culturelle radicale disqualifie tout à la fois l’idolâtrie de
l’argent, le culte de la concurrence et de la croissance, la démoralisation sur
fond de nihilisme. En ce sens, la notion, partagée dans de nombreux pays, et
notamment en France, du convivialisme paraît offrir une solution à la
fois politique, philosophique et même spirituelle, en vue du rétablissement de
la vie humaine sur le chemin du bien-vivre (buen vivir) et de la civilisation
pacifique.
Enfin, il
importe, en conséquence, de promouvoir une conversion intellectuelle, morale et
spirituelle qui institue l’individu, ou le sujet, comme acteur de sa propre
vie, mais aussi comme gardien et inventeur d’une démocratie et d’un Etat de
droit perpétuellement continué, voire recréé.
D’un point
de vue spirituel, enfin, il s’agit d’en finir avec le découragement,
l’indifférence, « l’empire du nihilisme ». Le philosophe Jean Vioulac[9]
confirme, très justement, que le nihilisme, défini par Nietzsche, dans les
années 1880, comme « dévalorisation de toutes les valeurs », est le
« chiffre » de notre époque qui a subi, pendant tout le XXe siècle,
« l’extension de la logique marchande [qui] imposait la destruction
méthodique et systématique de toute morale susceptible de condamner l’égoïsme
et la cupidité, et impliquait par exemple une inversion de la valeur des adjectifs
“intéressé” ou “calculateur” »[10]. Il a mené ainsi une critique
primordiale de « l’avènement du marché mondial » : « Le libéralisme,
en tant qu’il se définit par l’exigence de la dérégulation et de la
désinstitutionalisation de toutes les activités humaines, est le projet
politique de démantèlement complet de l’ordre de la loi, et en cela un des plus
puissants moteurs du nihilisme. Mais si le capitalisme condamne l’humanité à
sombrer dans les “eaux glacées du calcul égoïste” par l’abolition progressive
de toute morale, il est surtout un dispositif de production qui consomme
– et donc détruit – réellement la nature et ses ressources en même
temps que les peuples du monde. »
Par notre
engagement 100% citoyen dans la conduite démocratique de la Cité, nous
souhaitons donc donner à celles et ceux qui travaillent inlassablement,
consciencieusement et joyeusement à la réparation de notre monde en cours
d’effondrement un nouvel espace d’expression et de réalisation de leurs idées,
espoirs et expériences les plus exemplaires, selon les principes Espérance et
Responsabilité animés en synergie[11]. Ainsi se dessinera, sans béatitude
complaisante, un nouvel horizon de « jours heureux »[12].
[1] Entre autres : Marie Goupy, L’Etat
d’exception, ou l’impuissance autoritaire de l’Etat à l’époque du libéralisme,
CNRS, 2016.
[2] Entre autres : Raffaele
Simone, Si la démocratie fait faillite, Gallimard, Le Débat, 2016 ;
Hervé Kempf, L’Oligarchie, ça suffit ; vive la démocratie, Seuil,
2011 et 2013 (nouvelle édition en collection Points Essais) ; Jean Salem, « Elections,
pièges à cons ? ». Que reste-t-il de la démocratie ?,
Flammarion, collection Antidote, 2012 ; G. Agamben, A. Badiou, D. Bensaïd,
W. Brown, J.-L. Nancy, J. Rancière, K. Ross, S. Zizek, Démocratie, dans quel
état ?, La Fabrique, 2009 ; Jacques Rancière, La Haine de la
démocratie, La Fabrique, 2005.
[3] Günther Anders, L’Obsolescence
de l’homme, 2 tomes, Encyclopédie des nuisances, 2002 et 2011.
[4] Michel Beaud, Le Basculement du
monde, La Découverte, 2000 ; Frédéric Encel, Géopolitique de
l’apocalypse. La démocratie à l’épreuve de l’islamisme, Flammarion,
2002 ; Thérèse Delpech, Politique du chaos. L’autre face de la
mondialisation, Seuil, 2002 ; Jared Diamond, Effondrement,
Gallimard, 2006 ; Edgar Morin, Vers l’abîme ?, L’Herne,
2007 ; Jean-Pierre Dupuy, La Marque du sacré, Carnets Nord,
2008 ; André Lebeau, L’Enfermement planétaire, Gallimard,
2008 ; Patrick Artus et Marie-Paule Virard, Globalisation : le
pire est à venir, La Découverte, 2008 ; Isabelle Stengers, Au temps
des catastrophes. Résister à la barbarie qui vient, La Découverte,
2009 ; Slavoj Zizek, Vivre la fin des temps. L’apocalypse à venir,
Flammarion, 2011 ; Viviane Forrester, La Promesse du pire. Résister à
l’horreur économique, Seuil, 2013 ; Erik M. Conway et Naomi
Oreskes, L’Effondrement de la civilisation occidentale, Les Liens qui
libèrent, 2014 ; Michel Rocard, Suicide de l’Occident, Suicide de
l’humanité ?, Flammarion, 2015 ; Pablo Servigne et Raphaël Stevens, Comment
tout peut s’effondrer, Seuil, 2015 ; Pierre-Noël Giraud, L’Homme
inutile, Odile Jacob, 2015.
[5] Bénédicte Manier, Un million de
révolutions tranquilles. Comment les citoyens changent le monde (2012),
nouvelle édition, Les Liens qui Libèrent, 2016.
[6] Stéphane Hessel, Vérités d’hier,
Résistances d’aujourd’hui, Esprit du temps, 2014, p. 39-41.
[7] A titre d’exemple, le film Demain
(2015) de Cyril Dion et Mélanie Laurent a enthousiasmé plus d’un million et
demi de spectateurs en un an de diffusion, tandis que la journaliste Bénédicte
Manier ne cesse de recenser des milliers de « révolutions
tranquilles » qui « changent le monde » : Un million de
révolutions tranquilles. Comment les citoyens changent le monde, Les Liens
qui libèrent, 2012 et 2016 (nouvelle édition augmentée). Cf.
aussi : Rob Hopkins, Ils changent le monde ! 1001 initiatives de
transition écologique, Seuil, collection Anthropocène, 2014 ; Hugo
Carton, Pablo Servigne, Agnès SinaÏ, Raphaël Stevens, Petit Traité de résilience
locale, Editions Charles Léopold Mayer, 2015 ; le journal L’Âge de
faire…
[8] Première phrase du préambule de la
Déclaration universelle des droits de l’homme (1948) :
« Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous
les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables
constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le
monde. » Cinquième alinéa de son préambule : « Considérant que
dans la Charte les peuples des Nations Unies ont proclamé à nouveau leur foi
dans les droits fondamentaux de l'homme, dans la dignité et la valeur de
la personne humaine, dans l'égalité des droits des hommes et des femmes, et
qu'ils se sont déclarés résolus à favoriser le progrès social et à instaurer de
meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande. » Première
phrase de son article premier : « Tous les êtres humains naissent
libres et égaux en dignité et en droits. » Son article 22 :
« Toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la sécurité
sociale ; elle est fondée à obtenir la satisfaction des droits
économiques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au
libre développement de sa personnalité, grâce à l'effort national et à la
coopération internationale, compte tenu de l'organisation et des ressources de
chaque pays. » Son article 23, 3e alinéa :
« Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et
satisfaisante lui assurant ainsi qu'à sa famille une existence conforme à la dignité
humaine et complétée, s'il y a lieu, par tous autres moyens de protection
sociale. » Lire, entre autres, le très profond François Flahault, Où
est passé le bien commun, Fayard, Mille et Une Nuits, 2011.
[9] Jean Vouliac, La Logique
totalitaire, PUF, coll. « Épiméthée », 2013.
[10] Jean Vioulac, « Les eaux
glacées du calcul égoïste », Esprit, n° 403, mars-avril 2014,
p. 132-136.
[11] Avishag Zafrani, Le Défi du
nihilisme. Ernst Bloch et Hans Jonas, Herman, 2014. Cf. Hans Jonas, Das
Prinzip Verantwortung. Versucheiner Ethik für die technologische Zivilisation,
Franfurt am Main, Insel, 1979 (traduction française : Le Principe
Responsabilité. Une éthique pour la civilisation technologique, Éditions du
Cerf, 1990 ; en poche : Flammarion, coll. Champs, 1998) ; Ernst Bloch,
Das Prinzip Verantwortung: Versuch einer Ethik für die technologische
Zivilisation, Suhrkamp, Frankfurt am Main, 2003 (traduction
française : Le Principe espérance, 3 vol., Paris, Gallimard, 1976,
1982, 1991.
[12] Le Programme du Conseil national de
la Résistance est intitulé, dans sa première édition, Les Jours heureux.
Ce texte a été adopté à l’unanimité par le Conseil national de la Résistance
français, le 15 mars 1944.Cf. Citoyens résistants d’hier et
d’aujourd’hui, Les Jours heureux, La Découverte, 2010 ; Collectif, Et
nous vivrons des jours heureux, Actes Sud, 2016.
Commentaires
- 02/12/2016 23:48
- Par François Gèze
Je me retrouve à 99,5 % dans votre analyse et vos propositions, qu'il est urgent de faire connaître le plus largement possible. Pourquoi pas, comme vous le suggérez implicitement, dans un mouvement "100% citoyen" qui pourrait s'exprimer à l'occasion de la funeste élection présidentielle de 2017 (à boycotter), laquelle n'aura d'ailleurs peut-être pas lieu, comme l'anticipe ce petit livre fort réjouissant :
http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-L___lection_pr__sidentielle_n_aura_pas_lieu-9782707194268.html
Un mouvement qui, à l'inverse, pourrait se propager "dans nos villes et nos campagnes", à l'exemple passionnant de la petite "ville en transition" d'Ungersheim (Alsace), que relate Marie-Monique Robin dans son film étonnant récemment sorti en salles, "Qu'est-ce qu'on attend?":
http://m2rfilms.com/qu-est-ce-qu-on-attend
Adelante ;-))
- 03/12/2016 11:03
- Par menane
- 03/12/2016 13:49
- Par antoine peillon en réponse au commentaire de menane le 03/12/2016 11:03
- 03/12/2016 17:44
- Par merienne
Non, nous ne sommes pas tous aveuglés, somnambules ou asservis volontaires, mais le compte est encore loin pour faire sauter tous les verrous ouvrant grandes les portes d'une vraie démocratie. Antoine Peillon, votre optimisme réconfortant ressemble malgré tout à un vœu ou même à une prière. La propagande médiatique est encore d'une redoutable efficacité, en France, le grand marigot présidentiel où s'ébattent les crocos les plus féroces verra sortir en 2017 un nouveau roi aux dents longues, dans l'inquiétante tendance droitière d'une Europe qui s'est vendue corps et biens à l'oligarchie prédatrice que vous condamnez.
L'age du faire me semble bien précoce, les actions civiques quotidiennes trop minoritaires pour faire trembler un tant soit peu cette colossale puissance des institutions d'ailleurs conçues comme des remparts infranchissables par ceux là même qui ne considèrent le peuple que comme une entité extérieure à leur monde de nantis. Ces barrières, il faudra bien les renverser un jour. Le seul moyen non violent est dans l'émancipation de ces somnambules, dans la prise de conscience de ces innombrables aveugles qui continuent à errer sur les autoroutes dorées du fric sans jamais en récolter la moindre paillette. Une révolte des consciences plutôt qu'une révolution armée !
C'est pour cela Monsieur Peillon que votre texte devrait être placardé aux frontons de tous les villages de France.
- 04/12/2016 17:41
- Par antoine peillon en réponse au commentaire de merienne le 03/12/2016 17:44
Merci beaucoup pour cette profonde réflexion sur le rapport actuel des forces (du bien VS du mal, pour rester dans le registre de la "prière") ;-).
Disons, avec Jaurès et Blum, qu'il faut cultiver sans même y penser "l'invincible espoir".
"Oui, les hommes qui ont confiance en l'homme (...) affirment, avec une certitude qui ne fléchit pas, qu'il vaut la peine de penser et d'agir, que l'effort humain vers la clarté et le droit n'est jamais perdu. L'Histoire enseigne aux hommes la difficulté des grandes tâches et la lenteur des accomplissements, mais elle justifie l'invincible espoir." / Jean Jaurès, "Discours à la jeunesse", Albi, 1903.
"L'homme n'a pas deux âmes différentes, l'une pour chanter et pour chercher, l'autre pour agir ; l'une pour sentir la beauté et comprendre la vérité, l'autre pour sentir la fraternité et comprendre la justice. Quiconque envisage cette perspective se sent animé d'un invincible espoir. Que l'homme contemple le but, qu'il se fie à son destin, qu'il ne craigne pas d'user sa force. Quand l'homme se trouble et se décourage, il n'a qu'à penser à l'Humanité." / Léon Blum, A l'échelle humaine, prison du Fort du Portalet, décembre 1941.
Bien cordialement,
AP
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