mardi 13 octobre 2020

Tout va très bien #1 / La disruption du jet-ski

 Première chronique donnée à la revue Limite, parue ce 13 octobre 2020 (n° 20, nouvelle formule).

Notre maison brûle et Voici veut nous faire regarder Macron sur son jet-ski. Quand les premiers de cordée se la coulent douce et boivent frais au fort de Brégançon... Pendant ce temps-là, Bernard Stiegler est mort.

« Tout va très bien, Madame la Marquise,

Tout va très bien, tout va très bien.

Pourtant, il faut, il faut que l’on vous dise,

On déplore un tout petit rien… »

Pourquoi ai-je souvent ce refrain - un immense succès populaire de l’été 1935 - qui me revient dans l’oreille, à la lecture ou à l’écoute de l’actualité ? Oui, pourquoi cette chanson pleine d’ironie, attribuée au trop oublié Paul Misraki (1908 - 1998), auteur, compositeur et pianiste inspiré du groupe de Ray Ventura dans les années 1930, dont les œuvres furent chantées aussi par Édith Piaf, Henri Salvador, Yves Montand et Georges Brassens, pourquoi cette farce flotte-t-elle dans l’air de nos jours ? Pourquoi donne-t-elle la tonalité morale de nos temps déraisonnables ?